La morsure chez l’enfant
La morsure chez les enfants est un comportement courant qui peut être difficile à gérer pour les parents et les professionnels. Voici quelques étapes que vous pouvez suivre pour aider à prévenir la morsure chez les enfants et traiter les morsures lorsqu’elles se produisent :
1. Restez calme
Les enfants peuvent mordre pour diverses raisons, comme la frustration, la colère ou le besoin de communiquer. Il est important de rester calme et de ne pas réagir de manière excessive, car cela peut aggraver la situation.
2. Identifier la cause
Essayez d’identifier ce qui a déclenché la morsure. Les enfants peuvent mordre pour diverses raisons, telles que la douleur dentaire, la faim, la fatigue, la frustration ou la colère.
3. Utilisez des mots pour expliquer
Expliquez à l’enfant que la morsure fait mal et que cela ne doit être fait. Utilisez des mots simples et encouragez l’enfant à exprimer ses émotions de manière appropriée.
4. Appliquez les premiers soins
Si la morsure est profonde, nettoyez la plaie à l’eau et au savon et appliquez un pansement si nécessaire. Surveillez la plaie pour toute infection potentielle.
5. Soyez cohérent
Fixez des limites claires pour le comportement de l’enfant et soyez cohérent dans l’application des règles.
En fin de compte, il est important de se rappeler que la morsure chez les enfants est un comportement normal et que cela peut prendre du temps et de la patience pour aider l’enfant à apprendre à s’exprimer de manière appropriée.
Petit résumé du livre de Marie Léonard-Mallaval « ça mord à la crèche » édition Erès 1001BB, comme piste de réflexion.
Les situations qui favorisent l’agressivité.
Pour comprendre l’agressivité, il est nécessaire de prendre en compte la situation dans lequel elle émerge. Les situations qui peuvent engendrer l’agressivité sont nombreuses : L’ennui, l’inaction subie, la promiscuité imposée, le surnombre dans un lieu clos, qui peut provoquer des réactions quasi phobiques et émotionnellement contagieuses par saturation de bruit, de chaleur et de manque d’air.
L’agressivité surgit aussi dans toute situation ou la personne est frustrée, en colère, angoissée ou désespérée.
La morsure chez le jeune enfant.
La morsure apparait généralement chez le jeune enfant entre l’acquisition de la marche et celle du langage. C’est l’âge de la motricité impérieuse, ou tout est bon à découvrir et à explorer, c’est aussi celui de la découverte de l’autre comme objet intéressant, certes, mais bien souvent gênant. Enfin et par voie de conséquence, c’est le stade ou le jeune enfant est conforté à l’interdiction de faire mal à autrui.
Entre 2 et 3 ans, l’enfant est incapable de faire mal intentionnellement. La morsure ne résulte pas d’une quelconque agressivité consciente. Elle se produit souvent au cours de conflits à propos d’objets ou de situations. Le conflit permet de découvrir l’autre qui résiste. La conscience de soi et la conscience de l’autre, se construisent en même temps et l’une grâce à l’autre. Cette construction, lente, occupe les trois premières années de la vie et s’opère dans l’imitation et le conflit.
Le conflit peut avoir une valeur constructive et structurante. Mais s’il se passe mal et donne lieu à des décharges motrices, des pleurs, des retraits ou des appels à l’adulte, ce dernier se doit d’intervenir.
Ainsi les décharges motrices sont à interdire quand elles génèrent des actes agressifs : taper avec la main ou un objet, tirer les cheveux, pousser, mordre.
Il faut savoir aussi que l’enfant qui agresse sans arrêt est un enfant qui a peur : il a peur de sa propre agressivité et il craint d’être agressé lui-même en retour. Comme il ne maitrise pas encore le langage, il a du mal à symboliser et se sent en grande insécurité. Même s’il nous regarde et nous sourit, cet enfant est dans la détresse et il ne faut pas faire de la surenchère avec lui, ne pas imaginer qu’il nous provoque. En outre, certains enfants retournent contre eux-mêmes la pulsion agressive, ils se mordent la main où se tapent la tête, par exemple. L’auto-agression est un appel à l’aide encore plus pressant.
Que faire en cas de morsure ?
Mettre des mots sur les actes, reprendre par la parole le contenu de l’action et de sa conséquence, sans violence mais avec fermeté, sur un ton d’apaisement. L’adulte ne doit pas se laisser contaminer par l’émotion violente, bien qu’elle soit très contagieuse, si l’on peut se permettre cette analogie. Il peut en effet être exaspéré par la répétition de certains actes agressifs. Néanmoins c’est à lui le professionnel, de garder son calme quand il verbalise les limites et rappelle la loi. Et, s’il ne peut le faire, il doit passer le relais. En lui ménageant des moments de jeu et de créativité, on propose à l’enfant des occasions d’échanges très positifs. L’adulte doit laisser la pulsion agressive s’extérioriser par l’activité ludique, même si l’une ou l’autre des phases du jeu ne nous semble pas constructive : faire tomber la tour de cubes fait partie du jeu et est aussi utile que la construire. C’est évidemment quand l’enfant accède au langage que les actes agressifs, en général, diminuent. Ils peuvent se transformer en injures ou « gros mots », mais ceux-ci laissent de traces « que » psychiques…
La prévention des échanges agressifs en crèche
Examen des moments délicats de la journée qui permet de les aménager au mieux pour diminuer les rencontres malheureuses et autres bousculades.
On vérifie qu’il y ait in nombre suffisant de jouets identiques.
Vigilance lorsque l’on passe d’une activité à une autre.
Avoir un regard « contenant » pour que l’enfant ne se sente pas seul.
Accompagnement de l’adulte dans les activités.
Lors d’un conflit, l’adulte de la crèche sépare les protagonistes en faisant cesser l’action. Puis il console, soigne, calme l’agressé et rappelle la loi à l’agresseur. Le message passe par la parole ferme mais non violente. On dira à l’auteur de l’acte qu’il a droit à ses émotions, sa colère ou sa tristesse ; ce qui lui est interdit, c’est de les exprimer de cette façon.
On dira aux adultes qu’ils ne doivent pas se laisser entrainer à réagir à la violence par la violence, sous des formes plus ou moins détournées. Parler est toujours mieux que taper, et parler n’est jamais hurler !
Points importants d’après « les pros de la petite enfance »
Gardez en tête que son comportement reste une réaction à un besoin. Votre objectif numéro 1 va donc être de traiter la cause de cette manifestation d’agressivité (c’est-à-dire de répondre aux besoins de l’enfant) plutôt que la conséquence. Dès que le comportement se présente, prenez le temps de vous poser cette question : « que se passe-t-il ? De quoi l’enfant a-t-il besoin ? ».
Anticipez ! Bien souvent, les enfants nous adressent des signes précurseurs d’inconfort ou de nervosité avant de se mettre à mordre ou à taper un autre enfant. Soyons donc vigilants. Lorsque vous sentez que l’enfant devient trop excité, trop tendu, trop agité, n’hésitez pas à lui proposer une nouvelle stimulation pour capter son attention et/ ou lui proposer un câlin réconfortant (à condition que vous soyez vous-même détendu !).
Proposer régulièrement à l’enfant de le prendre dans vos bras. Le contact physique bienveillant avec l’adulte permet de l’apaiser, par la sécrétion naturelle et spontanée de l’ocytocine, l’hormone de l’attachement. Cet anti-stress naturel va favoriser un sentiment de bien-être chez l’enfant.
Lui accorder une attention visuelle positive et souriante (contenance visuelle). Un rapport chaleureux et individuel avec l’adulte permet de ressourcer l’enfant.
N’hésitez pas à lui confier des petites missions quand vous le sentez trop nerveux : celles-ci vont capter son attention, cultiver une estime positive de lui-même, d’autant plus si vous l’encouragez et le félicitez à la fin !
Attention de ne pas stigmatiser l’enfant ! Cultiver un nouveau regard sur l’enfant peut avoir tendance à engendrer, de sa part, un nouveau comportement. C’est sans doute en partie pour cette raison qu’au lendemain des réunions d’équipe, il arrive que l’enfant change spontanément de comportement !
Réaliser une observation fine de l’enfant dans différents contextes (en repas, en jeu libre, en activité dirigée, à l’accueil, en sieste…) vous permettra d’adopter un regard nuancé et objectif sur cet enfant.
Privilégiez le « Stop ! » plutôt que le « Non! ». Tous deux ne provoquent pas la même réaction chez l’adulte, et chez l’enfant. Le « Stop » vient stopper un comportement tandis que le «Non» vient instaurer un rapport de force, et ainsi une dynamique plus agressive.
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